En route vers la côte ouest

Nous quittons la Dalécarlie et ses cartes postales à répétition avec ses maisons rouges à encadrements blancs en bord de lac et Volvo garée devant, gazon fignolé au sécateur et bannière suédoise trônant fièrement au centre. Cela relève tellement du cliché que c’en est lassant voire inquiétant par son côté sectaire, mélange de patriotisme socialiste religieux. L’histoire des émigrés suédois vers l’Amérique est édifiante à ce sujet, car ceux qui sont partis en étant qualifiés de traîtres, en avaient visiblement marre de la pesanteur de l’incontournable église luthérienne et de ses impôts. Au fur et à mesure que nous poussons vers la côte ouest, les maisons sont occupées par des norvégiens qui se distinguent de celles des suédois par leur drapeau d’une part, mais surtout par le bordel laissé à l’extérieur de manière bien provocante, véritable pied de nez à cet environnement un peu trop « cleanik ». Les relations actuelles entre norvégiens et suédois sont un peu de même nature qu’entre flamands et wallons, sauf que ce sont les barbares wallons, devenus récemment les plus riches grâce à la manne pétrolière, qui rachètent les maisons des suédois vexés de ce retournement de fortune.
Après le camping de Stockholm, tous nos bivouacs ont été de jolies petites aires de baignade équipées de barbecues où il n’y avait pratiquement personne, alors que les campings des alentours situés au bord de l’eau débordaient littéralement de caravanes et de camping-cars. Nous devons cette situation à l’interdiction générale de faire des feux en extérieur suite à la sécheresse, sinon on peut parier que ces emplacements auraient été nettement plus animés la nuit, nos amis les gaulois de Goscinny et Uderzo passant pour d’aimables rigolos auprès de ces vikings qui ne démarrent leur soirée qu’après avoir ingurgité une bonne dizaine de bières.
Encore quelques photos prises en cours de route et dans une supérette qui ne vend que des confiseries avant d’arriver sur la côte ouest.