Norvège 2021, la synthèse

Après un retour par l’Allemagne avec pas mal de bouchons sur les autoroutes dont certaines ont été fermées suite aux intempéries, nous totalisons 12500 km pour ce voyage sachant que la côte norvégienne mesure 2650 km auxquels il faut rajouter 22498 km de fjords et de petites indentations. Malgré les quelques critiques à la fin de ce texte, la Norvège a placé la barre haut avec l’impression d’avoir plus voyagé sur le continent nord-américain qu’européen. C’est certes une destination luxueuse, mais c’est celle de tous les superlatifs qui laissera une empreinte forte sur tout voyageur quelle que soit la période de l’année. Dépaysement garanti dans cette nature encore très sauvage, paradis des pêcheurs, chasseurs et randonneurs avec ses panoramas grandioses sous des latitudes où le soleil ne se couche plus en été ni ne se lève en hiver avec en prime éventuelle, le spectacle des aurores boréales au-delà du cercle polaire.
La météo a souvent été perturbée durant ce séjour mais semble dans l’ensemble avoir été plus clémente avec nous qu’elle ne l’aurait été en France.
La Norvège fait partie de la Scandinavie, mais la géographie de ce pays diffère de celle de la Suède, de la Finlande ou du Danemark. Plus étendu que l’Allemagne, le pays, constitué de montagnes, de glaciers et de fjords, est partout accidenté. Aucune route n’y est longtemps plate et nous ne comptons plus le nombre de tunnels et de ferries empruntés durant notre tour du pays. Hormis aux abords des grandes villes, il n’y a pas d’autoroutes en Norvège, mais de nombreux péages automatiques disséminés partout, les ferries étant intégrés dans le dispositif national unique Autopass. Le principe des péages norvégiens est assez original : l’état finance la modernisation du réseau et dès que les travaux sont terminés, les usagers remboursent les coûts jusqu’à disparition du péage. Nous nous attendons ainsi à recevoir une facture assez élevée d’ici quelques mois.
Contrairement aux trois autres pays scandinaves, la Norvège fait partie de l’espace Schengen et de l’EEE, l’espace économique européen, mais pas de l’Union Européenne. Ce pays est devenu récemment immensément riche grâce au pétrole et au gaz, mais à l’opposé des politiques de prix bas des carburants en vigueur dans la plupart des pays producteurs de pétrole, ceux-ci restent parmi les plus élevés d’Europe. La Norvège prépare ainsi sa future situation d’état providence sans hydrocarbures en investissant les revenus pétroliers actuels dans un fond souverain devenu entre-temps le plus gros et le plus riche du monde (100 milliards d’euros de plus-value au premier semestre 2021 pour se faire une petite idée et cela en pleine crise du coronavirus). Les salaires norvégiens sont plus élevés qu’ailleurs en Europe, mais tout y est également plus cher, la Norvège figurant parmi les 3 pays les plus chers au monde avec l’Islande et la Suisse. Tout voyage dans ce pays implique donc un budget conséquent, même si les dépenses pourront être contenues par des bivouacs gratuits possibles partout en dehors des villes et par la cuisine faite maison par les campeurs sachant que les tarifs de l’hôtellerie, de la restauration, des campings et des gîtes atteignent parfois des sommets dans ce pays.
La Norvège paraît très en avance sur le plan écologique, mais l’électrification à marche forcée de l’ensemble des moyens de transport cache des réalités que les Samis ne sont pas les seuls à dénoncer. Le pays ne veut pas du nucléaire, mais les besoins croissants en centrales hydroélectriques et éoliennes entraînent de gros travaux d’infrastructures provoquant des déforestations collatérales massives. Les Norvégiens sont devenus spécialistes de la construction routière et maritime en milieu hostile, de l’extraction minière, des forages en eaux profondes et de l’élevage de poissons de mer. Mais malgré les discours écoresponsables de la part de ces lobbies industriels, les écologistes norvégiens pointent une situation peu reluisante qui sera encore aggravée par le réchauffement climatique.
Parmi les rares mauvais points que l’on peut attribuer à ce pays, on peut citer cet usage forcené d’applications sur smartphone annonciateur d’un monde de demain version Kafka 2.0. Le bon côté de la chose est que la 4G est disponible partout, alors que nous avons souvent ramé en Allemagne et en France avec une réception oscillant entre médiocre et nulle. Comme ailleurs en Scandinavie, la visite payante des églises majoritairement évangéliques n’est pas encourageante et la qualité du design des magasins norvégiens est un cran en-dessous des autres pays scandinaves. Du fait de nos habitudes culinaires peu en phase avec celle des norvégiens, on zappera également facilement la gastronomie de ce pays où les boulangeries et poissonneries sont rares hors des grandes villes.
Quasiment deux mois en Norvège sans porter de masque, va falloir s’y réhabituer.

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